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Résidence Jeanne de Chantal
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18 août 2011

La Crypte des Ursulines...

 

LA VILLE DE CREMIEU

(voir ALBUM PHOTOS « ville de Crémieu »)

crypte0

 

A travers ces trois pages, vous allez découvrir une aventure peu commune, qui vous fera plonger au cœur des couloirs du temps, une aventure rocambolesque, mais bien réelle...

Mais avant cela, une petite et rapide mise au point historique s'impose.

Retournons au XVIIème siècle, plus précisément en 1633. Un ordre religieux s’installe à CREMIEU, l'ordre des Ursulines. S’installant premièrement dans un local loué dans la rue Juiverie, les Ursulines s'approprient par la suite d'autres périmètres, d'autres bâtisses, et fonderont en trois cents ans d'histoire deux établissements à CREMIEU. Grosso modo, deux périodes paraissent charnières dans la vie des religieuses, dans notre belle cité médiévale... La première période s'étale de 1633 - 1792, et la deuxième période, elle, s'étale de 1793-1821-1935.

 

Notre aventure quant à elle, correspond plus à la deuxième période.

Le culte à Notre-Dame de la Salette s'est très vite répandu dans le diocèse. La première apparition date du 19 septembre 1846. Environ 5 années plus tard, l’évêque de Grenoble, Mgr DE BRUILLARD reconnaît officiellement le fait de cette apparition et ainsi consent à ce qu'un culte soit rendu.

Les religieuses décédées étaient, selon l'usage de leur maison, inhumées dans l'enceinte même du couvent, ce qui posait parfois quelques problèmes. Le premier emplacement qui avait été choisi, se situait au bout de l'allée des marronniers, mais s'avérait trop rocheux. Le second, se trouvait à l'endroit où devait être construit un nouveau pensionnat, ce qui nécessita un nouveau transfert des dépouilles à Montplaisant. L'aumônier chercha un endroit convenable pour la dernière demeure des sœurs, et le fit examiner par le Docteur Labonnardière. Fort de son autorisation, et une fois ce lieu béni, «  on fit la translation des corps et des restes précieux de nos mères et sœurs » .

 

Finalement, celles-ci n'accéderont au repos éternel qu’après la construction d'une nouvelle chapelle, qui fut elle aussi dédiée à Notre-Dame de la Salette, entreprise en février 1862. On prit soin de creuser deux caveaux sous la chapelle. Les reliques bien plus anciennes de sœurs furent également transférées dans la Crypte.

Au dessus de l'entrée de la chapelle, on peut lire, gravé dans la pierre : « Ici reposent nos chères sœurs. P.P.E » (Priez pour elles).

 

Une autre chapelle fût construite en 1880, celle-ci plus petite, se dresse à côté de la première. Ces chapelles sont situées dans l'enceinte de la Résidence Jeanne de Chantal, dans le parc, de l'autre côté de la route, face à l'entrée de l'établissement.

 

Entre ces deux chapelles se trouvait un souterrain qui menait à la crypte . Ce souterrain a malheureusement été bouché...

Un jour, Nicolas Makarof et moi-même sommes allés, grâce à différentes autorisations qui nous ont été délivrées, prospecter autour de ces deux chapelles .

Prospectant, autour de la première chapelle, un son retint notre attention, nous nous mirent à creuser à environ une quinzaine de centimètres. Un anneau se dégagea peu à peu. Anneau de fer, qui était scellé à une grande dalle de pierre. L'ayant dégagé, nous tentions de desceller cette grosse dalle d'environ 200kg.

 

Deux barres de fer ne suffirent pas à dégager l'entrée ainsi nous avons pris des pioches et sommes arrivés à faire basculer la pierre. Un trou descendait dans le sol, l'entrée était voûtée.

 

Je pris un escabeau et descendis le premier, muni de mon équipement, et d'une bougie, qui me permettrait de déceler une éventuelle quantité de dioxyde de carbone trop importante.

 

 

Ainsi je descendis le premier, une petite salle ovale se dessinait devant moi, avec sur le côté gauche deux cercueils superposés, les côtés étaient complètement détruits, rongés par le temps.

Au pied de ces cercueils, un tas d'ossements , de crânes et de débris de bois, ce bois si vieux, qui lorsqu'il a été touché par Carole, est tombé en poussière...

 

 

Patrat Florent

 

A ma droite se trouvait un petit couloir, je l'empruntai et me trouvai en face d'une grande salle voûtée, et à ma droite, je vis un alignement important de cercueils, une quinzaine environ...

J'avais trouvé les religieuses, ces fameuses Ursulines, dans ce qui est et restera à jamais la dernière demeure de leurs dépouilles mortelles, leurs âmes se trouvant certainement auprès de leur Dieu à qui elles avaient voué leur vie entière avec dévotion.

En s'approchant un peu, on distinguait clairement, sous les restes de bois rongé , les corps de celles-ci, vêtues de grandes robes noires, et portant un beau chapelet d'argent autour du cou.

L'une d'elles, semblait me regarder à travers ses orbites vides.

Le courage de mon ami a été le même que moi, pénétrer dans ce lieu secret, fermé depuis environ 200 ans était vraiment extraordinaire. Mr Vaudaine est également descendu dans la crypte, avec un pantalon blanc, et en est ressorti intact, contrairement à nous, qui nous nous trouvions dans un état déplorable ; peut être a-t-il été protégé par l'esprit de l'une d'entre elles...

 

Malgré les informations que nous avons pu récolter, le mystère subsiste toujours ; pourquoi la crypte est-elle sur le coté de la chapelle ? pourquoi l'entrée était-elle cachée, ?si difficile d'accès ? comment les cercueils ont-ils été déposés à l’intérieur, en sachant que nous avons eu nous-mêmes de la peine à rentrer à l’intérieur ? , pourquoi cette crypte ne rejoint-elle pas l'autre crypte principale,ou une autre entrée ? pourquoi y a-t-il deux pièces avec à l’entrée, deux cercueils excentrés, alors qu'il y avait encore de la place dans la salle principale ? pourquoi les cercueils de la salle principale ont été empilés alors qu'il y avait encore de la place en face?pourquoi y a t-il environ 7 crânes empilés parmi des ossements divers et des morceaux de bois vers l'entrée ? où sont les corps ?...

Autant de « pourquoi » qui restent pour l'instant un mystère, un mystère qui ne se résoudra peut-être jamais, un mystère qui nourrit les imaginations les plus folles et qui perpétue la mémoire des Ursulines dans notre petite cité médiévale...

 

Nous tenons à remercier Mr Vaudaine pour nous avoir autorisé à pénétrer dans le souterrain, et pour ses encouragements quand à ces recherches ; la Mairie de CREMIEU pour nous avoir délivré les autorisations ; ainsi que Les Heures de CREMIEU, pour leur gentillesse et l'aide précieuse qu'ils nous ont apporté, à travers leurs connaissances et leur documentation, documentation qui a été très utile pour comprendre une partie du passé de cet endroit riche en histoire et en émotions...

 Patrat Florent le 18/08/2011

 

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